Le député-maire PS d’Evry condamne les déclarations sécuritaires du président de la République et dessine une alternative de gauche sur ces sujets.

Manuel Valls Paru dans leJDD

Manuel Valls sort de son silence et fustige la politique sécuritaire du gouvernement. (Maxppp)

Pourquoi ne parler qu’aujourd’hui?
J’ai eu l’occasion de m’exprimer avec force après les événements de Grenoble. Je pense que le recul est nécessaire par rapport aux interventions du pouvoir pour – contrairement à lui – ne pas sur-réagir à chaud. Face à l’échec et à la violence de l’intervention du président de la République et de ses ministres, qui se livrent à une course à l’échalote sécuritaire, notre rôle d’opposition est de contribuer à l’apaisement, sans surenchère, avec des propositions concrètes.

Comment jugez-vous l’offensive sécuritaire du président de la République?
Nous sommes face à une présidence qui tire à hue et à dia, sans cap ni direction. Nicolas Sarkozy porte atteinte à la fonction présidentielle. Son outrance n’est pas seulement une manifestation de son échec sur la sécurité. Car il n’y a jamais eu autant de violences sur les personnes et autant de policiers agressés. Ce qui s’est passé, la semaine dernière, à Corbeil-Essonnes est très grave avec ce nouveau phénomène de délinquants qui "veulent se faire un flic". Le chef de l’Etat a ouvert une boîte de Pandore: il divise, oppose les Français entre eux, oppose les Français aux étrangers. Nicolas Sarkozy prend le risque de replacer le FN au coeur de la vie politique, à deux ans de la présidentielle, sans connaître les conséquences de cette manipulation électorale. En 2007, cela lui avait réussi. Mais, aujourd’hui, rien ne dit qu’il ne favorise pas un nouveau "21 avril", à l’envers cette fois-ci.

"Il est grand temps de sortir de ces clichés"

Retour à l'accueil