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2012: Aubry et DSK donnent des signes

Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ont fait de légères allusions à leur probable candidature aux primaires socialistes lundi et mardi. Quand le patron du FMI a fait un clin d'œil au projet socialiste depuis Washington, Martine Aubry, elle, a lâché une phrase très ambigüe.

Les "outsiders" se sont lancés (François Hollande, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg), le projet socialiste pour 2012 est lancé et désormais, il ne reste plus qu'une interrogation au PS: qui, de Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, sera candidat? Le duo, lié par son "pacte", a rejoué sa partition préférée lundi et mardi: semer des "petits cailloux".

Et c'est la première secrétaire qui a fait le plus de bruit mardi avec un "lapsus". Juste avant d'entrer en bureau national du PS, censé entériné mardi le projet socialiste, la patronne du parti a répondu à des journalistes. "On n'est pas candidat pour le PS si on ne défend pas le projet des socialistes, personne n'est obligé d'être candidat du PS", a commencé celle qui est toujours soucieuse de ne pas évoquer sa candidature probable.

"Et moi, jusqu'au bout j'ai une obligation, en plus de celle de pouvoir me présenter, c'est d'aller vers le rassemblement de la gauche, de faire gagner un homme ou une femme de gauche, donc j'irai jusqu'au bout", a-t-elle poursuivi. Une perche tendue et réceptionnée par une journaliste qui, lui faisant remarquer que François Hollande a placé sa campagne interne sous le thème de la jeunesse, lui a demandé sur quel aspect elle mettrait l'accent si elle est candidate. "Je vous le dirai quand je serai candidate", a répondu la maire de Lille, dans une phrase ambigüe. Une prise de rendez-vous ou une simple hypothèse? Deuxième option, a tenu à préciser Martine Aubry, quelques heures après cette sortie. "Ce n'était pas un lapsus, vous ne m'aurez pas là-dessus (...). Vous m'avez demandé: la jeunesse, quand vous serez candidate, est-ce que ce sera une priorité? J'ai dit: je vous le dirai quand je serai candidate, si je le suis", a-t-elle déclaré, pressée de questions à la sortie du bureau national.

DSK, un homme de gauche

"Il y a encore deux étapes, en juin/début juillet le dépôt des candidatures, et le rassemblement de la gauche. Je continue mon travail, voilà. Et pour l'instant ces étapes là se passent bien". "Je n'ai pas besoin de faire de pas en avant, ou en arrière, Je fais ce que je dis que je ferai, ce que j'ai fixé depuis deux ans et demi (...). Je ne suis pas du genre à dévier de ce chemin", a-t-elle ajouté, histoire d'éteindre les questions des journalistes.

DSK, lui aussi, a donné de légers signes lundi. Il a prononcé, devant les étudiants à Washington, un discours aux accents sociaux dans lequel il a dénoncé le "côté obscur" de la mondialisation. Depuis le début de la crise, le patron du FMI s'évertue à changer l'image de son institution. Plus sociale, moins libérale. Favorable à plus d'Etat et à moins de marché. Ce qui s'est passé ces deux dernières années sur le plan économique "a dévasté tout le fondement intellectuel de l'ordre économique mondial du dernier quart de siècle", a-t-il ajouté. Une critique en règle du libéralisme qui tombait bien, la veille de la présentation du projet du PS, "ancré à gauche", selon ses défenseurs. Et, surtout, une position qui pourrait servir un candidat putatif jugé parfois trop à droite de la gauche.

De plus, DSK a appuyé sa démonstration en citant des statistiques établies par deux économistes français classés à gauche, Thomas Piketty et Emmanuel Saez. Or, Thomas Piketty est l'un des inspirateurs du programme du PS pour l'élection présidentielle de 2012, notamment sur le volet fiscal du projet. Un nouveau caillou semé sur sa route

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